samedi 5 septembre 2009

Le manifeste du FLQ, pas seulement un artéfact politique

Ce que je n'ai pas lu sur le Manifeste du Front de libération du Québec, c'est qu'il s'agit d'un texte littéraire de grande qualité. La rhétorique y est impeccable, le rythme enlevant, les images évocatrices.
« Qu'aux quatre coins du Québec, ceux qu'on a osé traiter avec dédain de lousy French et d'alcooliques entreprennent vigoureusement le combat contre les matraqueurs de la liberté et de la justice et mettent hors d'état de nuire tous ces professionnels du hold-up et de l'escroquerie: banquiers, businessmen, juges et politicailleurs vendus. »
Qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas pas joli.

Évidemment, le Front de libération du Québec, c'est violent et c'est méchant. Mais l'art n'a pas de moralité.
Et avec Brigitte Haentjens, je demande: quand nos ministres viendront-ils enlever telle ou telle phrase des spectacles présentés dans la métropole?
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Cela dit, le texte du manifeste du FLQ ne présente pas tant de références à la violence (l'excuse de nombreux politiciens pour ne pas participer). Et de façon plus intéressante, si on appelle à prendre les armes, on n'appelle jamais au meurtre. C'est un pas qu'il aurait été facile de franchir (et que la réalité a franchi pour les felquistes).
On demande plutôt aux Québécois de reprendre le contrôle de leurs usines et de leur économie, dont ils étaient, après tout, les principaux artisans.
Le FLQ a existé, pour le meilleur et pour le pire. Il serait bien inutile de faire semblant du contraire.

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